Les Ehpad.

Les Ehpad.
On les traite comme des coqs en pâte
Dommage qu’il leur manque les pattes
Et avec leur appétit d’oiseau
Ils rempliront moins les seaux
Les soi-disant soignants
Leur jouent de la flûte de pan
Et font la roue
en les rouant de coups
Quand à ceux qui sont durs de la feuille
Videz leur portefeuille mettez-les sur le seuil
Et commandez-leur un cercueil
Quand aux vieilles pipelettes
Mettez-leur une cordelette
Et deux tartelettes sur la margoulette
Ça calmera tout le monde
Sans abîmer la valeur marchande
Sans être Belge comment voir la vie en rose
Comme les flamants quand on nous ankylose
Si on n’est pas habillés en queue de pie
Pour aller casser la graine tant pis
Alors que les infirmières roucoulent
Pendant que les heures s’écoulent
Et quand l’un de nous poussé à bout
Veut se rebeller
on lui coupe le sifflet
Rossignol de mes amours
Quand sera tu enfin de retour
On a vite fait de le ficeler
Son destin est déjà scellé
Ici tous les actes sont tabous
L’endroit pourrait être plus chouette
S’il n’y avait pas toutes ces mouettes
Qui nous traitent de tous les noms d’oiseaux
Si on laisse tomber les ciseaux
L’endroit pourrait être plus serin
S’il n’y avait ce vieux hibou
Ce bon saint Maritain
De directeur qui joue les marabouts
Qui dès qu’on a le hoquet
Nous met en cage comme des perroquets
Mais dans un dortoir sans perchoir
Ce serait un dérapage si l’on venait à choir
Ainsi la vie s’écoule
Et le navire coule
Les plumes se mouillent
Et les vieux dérouillent
Plus que de pauvres fous
Dont tout le monde se fout
Les années se sont écoulées
Et les roses se sont fanées
Leurs vieux pétales
S’étalent sur les dalles
Et les jeunes ont autre chose à foutre
Que de venir voir s’effriter les vieilles poutres.
Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur. .Salva