Sans retour.

froid à petit feu
Des jeunes nous quittent de mort lente
En descendant trop vite la pente
Certaines familles qui se trouvent sous le vent
Sont frappées vraiment trop souvent
Et beaucoup d’amis nous quittent
En sachant qu’il n’y aura pas de poursuite
Le jour de ma dernière grimace
J’aimerai voir la mort arriver de face
Car je suis certain que ce voyage incertain
M’emmènera à fort lointain
Et qu’il sera sans retour
Car j’ai déjà vu planer les vautours
Au dessus de ma tête
Avec le corbillard qui défilait en tête
Quand la mort m’aura emporté
Et que je serai de l’autre côté
J’aurais cessé de geindre
Il n’y aura plus que la lumière à éteindre
Je n’aurai plus rein à craindre
Plus rien ne pourra m’atteindre
Il ne faut pas chercher à retenir
Quand vient l’heure de partir
Dans ce voyage que l’on fait seul
Vers le territoire de ses aïeuls
Moustaki a dit “on part Sans retour.
On part à tout âge
On n’y peut rien c’est le destin
Qui trace notre chemin
Enfin c’est ce que disent certains
On ne nous demande pas notre avis
Une triste injustice de la vie
Il y en a qui voudraient partir
E t d’autres qu’on cherche à retenir
Il y en a qui s’accrochent à la vie
Comme un merle au chènevis
C’est qu’elle fait peur la mort
Personne n’a jamais vu l’envers du décor
Elle ne met pas de lunettes
Et frappe à l’aveuglette
On dit que c’est le hasard
Quand la grande faucheuse pique de son dard
Parfois elle frappe sans prévenir
Impossible de s’enfuir
Parfois elle prévient si longtemps à l’avance
Qu’on vit chaque jour dans la crainte de l’échéance
Elle nous happe à tout âge
Parfois ne nous laisse même pas le temps
De faire les derniers bagages d’usage
Pour voir arriver un nouveau printemps
Quand certains petits vieux
comme on est venu
Un peu plus triste un peu moins nu“
Le seul moment un peu funèbre
C’est celui où on entre dans le monde des ténèbres
Une fois ce couloir passé
On peut entamer la grande traversée.
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