La guerre

Stupidité de la guerre

La guerre

On ne sait ni pour qui ni pourquoi

Commence ce triste et macabre tournoi

Où  des hommes sont à la mort exposés

Pour satisfaire des salauds de planqués

 

Des hommes rythmés comme des métronomes

Sont programmés pour tuer d’autres hommes

Des hommes qui ne se connaissent pas

Vont se massacrer à tour de bras

 

Pendant ce temps les villages se vident

Seuls restent les vieux avec leurs rides

Faute de blé à moudre

Les moulins ne tournent plus

Les hommes sont occupés à en découdre

Les femmes prient pour leur salut

 

Et si les hommes ne suffisent pas

Ou bien s’ils passent à trépas

On enverra les enfants

Dés qu’ils auront seize ans

 

Tans pis si des femmes et des mères pleurent

L’intérêt de la patrie est supérieur

Au bruit des armes

Elles ne peuvent opposer que leurs larmes

 

On  se bat pour cette soi-disant patrie

Mais la mort ne fait pas de tri

Quand le maire avec sa belle écharpe tricolore

Vient égrener le nom des morts

 

On ne peut mesurer la douleur

De toutes ces femmes et mères en pleurs

Devant tant de misère

On ne préoccupe pas de ça au ministère

 

Pourvu que les hommes conquièrent

Un simple morceau de terre

On se fout du bruit des canons qui tonnent

Et qui dans chaque maison résonnent

 

De la peur que fait naître le bruit des bottes

De la terreur des gens qu’on garrotte

Les hommes ne reviendront pas indemnes

De toutes les horreurs que la guerre promène

 

On enrôle de force des milliers de gamins

Dont beaucoup ne verront pas demain

Et le curé viendra bénir

Tous ces enfants privés de leur avenir

 

On discute sous cape on épie son voisin

L’air devient malsain

Tout le monde est suspect

Une simple dénonciation et on est inculpé

 

Villes et villages perdent leur âme

 Devant tous ces flots de larmes

Les gens se terrent au moindre coup de tonnerre

Et des morts on ne fait plus l’inventaire

 

Fin de la première guerre

On se rassure auprès des visionnaires

Qui n’ont pas vu arriver la deuxième

A quand la troisième 

 

Restera-t-il quelqu’un pour la quatrième

Mais est-ce bien l’antépénultième

Cette guerre au mal nécessaire

Pour que tout soit à refaire.

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