Les lavandières
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Les vieux lavoirs
Les lavandières
Quoi que l’on fasse
Malgré le temps qui passe
Les origines laissent leur trace
De façon plus que coriace
Après avoir quitté l’Apulie
Région pauvre du sud de l’Italie
Je pensais que ma mère
Aurait une vie meilleure
Mais il n’y a pas de frontière
C’est juste un simple leurre
Elle trimait dur dans son village
Vestige du moyen-âge
Partant travailler aux champs
Dès le lever du soleil
Rentrant dans notre maison de paysans
Au coucher de l’astre vermeil
Mais pour elle la journée était loin d’être finie
Elle n’était pas née avec des souliers vernis
Elle préparait sa bassine de linge sale
Corvée plus que dominicale mais néanmoins vitale
Elle partait il faisait nuit
Avec sa bassine sur la tête
Au lavoir au bout du village
Elle revenait à plus de minuit
Sur la route parfois un peu inquiète
La peur d’un éventuel accostage
Aujourd’hui rien n’a changé
Au modernisme elle ne s’est pas rangée
Elle part toujours au lavoir
Quelques avantages il ne fait plus noir
La bassine sur la tête
A pris place dans une brouette
Et elle ne lave plus comme les anciennes lavandières
Les genoux écorchés sur les pierres
Infatigable ouvrière
Hier encore elle continuait à aller à la rivière
Malgré l’eau froide qui lui gelait les doigts
Le linge elle frottait mille fois
Toujours le dos courbé
Par son travail absorbé
Tordant et éclaboussant
Pour que le linge devienne blanc
Des passants du soir
Venaient parfois les voir
Frappant le linge de leur battoir
Avant de le mettre à l’égouttoir
Entonnant parfois une chanson gaie
Pour oublier qu’elles étaient fatiguées
C’était le dur labeur des lavandières
A qui les rivières étaient familières.
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