La vie à la campagne
Les ruraux dans les pouilles après guerre
La vie à la campagne
C’était la période après guerre
L’Italie se remettait de ses blessures
Il fallait redresser les pierres
Reconstruire les armatures
Mais dans la campagne
Du sud de l’Italie
Au nord de l’Apulie
La vie ressemblait encore au bagne
Le Nord de la péninsule s’industrialisait
Le bas de la botte restait enlisé
La vie y était rude
Sous son climat plein d’ingratitude
Des étés caniculaires et torrides
Dans la terre se creusaient des rides
Les hivers au froid vif et rigoureux
S’infiltraient chez les plus malheureux
Nous vivions misérables
Dans une masure collée à une étable
Pour avoir un peu de chaleur
Pour estomper un peu la douleur
La pièce principale était la cuisine
Où se côtoyaient un chaudron et une bassine
La bassine pour le linge à laver
Le chaudron pour le froid à braver
Le soir on le remplissait au maximum
Avec les braises de la cuisinière à bois
Pour qu’il soit le plus longtemps possible autonome
Puis on le montait dans l’unique chambre tel un pavois
C’est la que se déroula l’accident
Qui surprend tout imprudent
Ma grande sœur d’environ cinq ans
Qui courait autour, poussa soudain un hurlement
Elle avait trébuché et s’était retrouvée assise
Sur le chaudron, lui servant de frise
Aussitôt mes parents relevèrent la malheureuse
Des incandescentes braises belliqueuses
Mais le mal était déjà fait
Le feu avait commit son forfait
Depuis ce jour où ma sœur l’a eu au derrière
Elle a refusé de devenir fermière
C’est peut être pour cela
Que la famille s’est exilée
De cette triste favela
Et que les Pouilles se sont dépeuplées
Quand je me sens un peu triste
Je retourne parfois au pays comme touriste
Et je repense à cette vie de misère
Dans laquelle se débattaient mon père et ma mère.
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