Pourquoi ?

Halte à la souffrance animale
Pourquoi ?
Je n’avais rien fait de mal
Je vivais libre comme tout animal
Ils sont venus me capturer dans ma montagne
Pour m’emmener au bagne
Ils m’ont enfermé dans une cage
Greffé un robinet et tout un appareillage
Sur le corps sur le foie
Des tortures d’autrefois
Il y a des débiles qui boivent ma bile
Il paraît que ça les rend virils
Moi je souffre le martyr
En attendant que la mort vienne m’investir
On me traque on me chasse
On me tue pour que je serve de paillasse
A des salopards très riches
Qui me clouent au mur comme une potiche
On me capture pour m’exhiber
Dans ce qu’ils appellent des cages dorées
De sordides zoos où je vis le dos courbé
Devant un public qui fait semblant d’adorer
Je vivais dans les grands espaces de la savane
Et voila que je me retrouve dans une cabane
Où je tourne en rond pour de la nourriture
Qu’on me jette par-dessus une clôture
Ma vie est dans le ciel et dans les airs
Où je me déplace rapide comme l’éclair
Alors pourquoi vouloir ma garder dans une cage
Moi qui ne supporte aucun ancrage
Je saute sur mon perchoir
On m’a mis un abreuvoir
Et même un os de seiche
Et quelques épis de laîche
Mais il y a des barreaux à ce joli tableau
Avec mes gentils bourreaux
Si l’on m’avait concerté
Je leur aurais dis que préférerais ma liberté
On m’a adopté quand je n’étais qu’un bébé
Puis j’ai grandis très vite
L’arrivé des vacances a tout perturbé
Il y a des amis qui nous invitent
Mais il y a un problème cartésien
Ils ne veulent pas de chien
Alors on me jette sur la route
On m’abandonne sur l’autoroute
Pire encore on m’attache à un arbre
Dès que vient la pénombre
Où je suis voué à une triste fin
Par la soif et par la faim
On me fait sortir dans une cour
Où il n’y a pas d’issue de secours
Des danseuses habillées de blanc
Et chaussées de ballerines
M’enfoncent de grandes épines
Sur le haut des flancs
Je suis le roi de l’arène
Mais ce n’est pas moi qui tiens les rênes
Il y a du sang sur le sable
Quand applaudissent toutes ces dames
Qui sont à genoux devant ce minable
Qui d’un coup d’épée a pris mon âme
On m’a mit de grands coups de maillet
Pour que je n’entende pas mon fils crier
Il y a du sang sur la banquise
Madame la marquise
On l’a écorché vif
Avec un gros canif
Madame de sa peau
On vous a fait un joli manteau
Avec sa blanche fourrure
Des chaudes chaussures
Mais vous n’avez pas vu couler mes larmes
Cachées par les cris du vacarme
On m’a mis un entonnoir
Au fond du gésier
Et avec un égrainoir
Ils m’ont bourré le gosier
Il paraît qu’on atteint des records
Dans certaines parties du Périgord
Il y a encore de l’emploi
Pour activer la grosseur de mon foie
Ils appellent cela leur trésor
Cela se vend à prix d’or
Il paraît que c’est une marchandise
Qui ne connaît pas la crise
On m’enferme dans une cage
Pour que j’attrape la hargne, la rage
On me met face à mon adversaire
Pour un combat de corsaire
On me pousse on m’excite
On m’interdit toute fuite
Il faut que l’on s’égorge
Que l’un des deux rende gorge
C’est un combat à mort
Pour gagner les faveurs de son maître
Seul le vainqueur aura son passeport
Pour ne pas rejoindre ses ancêtres.
Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur. .Salva
Stop aux combats d’animaux.