La mare aux mômes

Eau trouble.

La mare aux mômes.

C’était une mare d’eau

Pas plus grosse qu’un gros tonneau

Juste pour que s’y baignent des oiseaux

Pas de quoi faire naviguer un radeau

 

Perdue dans la campagne

Juste alimentée par le filet d’eau d’un ruisseau

Sans qu’il n’y ait  aucune montagne

Ni le moindre arbrisseau

 

Pour se protéger du soleil

Autour juste quelques pierrailles

C’était un vulgaire trou

Rempli d’eau et de boue

 

Une  simple mare à canards

Où pour barboter pas besoin de brassards

L’eau ne dépassait pas les genoux

Pas besoin de garde-fou

 

C’est là  que les enfants du village

Les jours de canicule

Faisaient leur apprentissage

A la nage sans débourser aucun pécule

 

Ils ne faisaient que s’ébattre

Dans cette eau grisâtre

Tous étaient dans la même tenue

C’était convenu ils se baignaient nus

 

Dans ces régions pauvres du sud de l’Italie

Il n’y avait aucune fantaisie

Le maillot de bains était superflu

Pour ne pas dire inconnu

 

Parfois on travaillait juste pour un bout de pain

Impensable de faire des frais pour un bain

On se serait cru en Afrique

La boue nous protégeant la peau des moustiques

 

Il n’y avait aucune fille

Education méditerranéenne oblige

Trop surveillées par la famille

Il valait mieux éviter les litiges

 

Elles auraient été condamnées au célibat

Pour un simple geste indélicat

Un simple regard dirigé trop bas

Aurait causé bien des tracas

 

Rien que des garçons

Sans chemise ni caleçon

Personne ne savait nager

Inutile on ne pouvait rester qu’allongé

 

Les parois étaient d’argile

Mais pas fragiles pas besoin de vigile

L’eau ne sentait pas la vase

Bien qu’en état de stase

 

Il n’y avait ni accueil ni  loueuse

Pour entrer dans cette eau boueuse

D’où on sortait plus sale qu’en entrant

Personne n’avait mis de filtrant.

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Eau trouble.