Le puits du Diable

L’œil du Diable
Le puits du Diable.
Il était vraiment très profond
Ce puits dont on ne voyait pas le fond
Qui n’avait jamais été à sec
Et qui devait dater du temps des grecs
On nous avait interdit de s’y pencher
Et pour nous effaroucher
On parlait d’un diable qui s’y était caché
Et qu’il ne fallait pas fâcher
Mais c’est écrit
Tous les enfants bravent les interdits
Un jour que j’étais seul prés de lui
J’ai voulu voir le fond de l’étui
Je venais de puiser un seau d’eau
Qui était accroché à un arceau
La curiosité l’emporta
Je me penchais sur le vasistas
La sanction fût immédiate
J’en ai gardé longtemps les stigmates
Le fond de l’eau ondulait
Elle n’avait pas encore fermé sa plaie
J’étais encore trop jeune et pas assez sage
Pour reconnaître mon image
On nous faisait tellement peur
Avec les histoires du diable en fureur
Quand cette forme méconnaissable
Prit une allure abominable
Je pensais à tout ce que l’on m’avait dit
Au diable au fond du puits
Je reculais effrayé
Face à cette image que j’avais réveillée
Je m’enfuis en courant
Quittant mes rêves de conquérant
Il a fallut que je grandisse
Pour que je chasse ces images d’abysse
Dans ces pays reculés
Où l’on vivait agenouillé
Il y avait beaucoup de légendes
Qu’alimentaient les propagandes
Pour dominer le monde
Par ceux qui vivaient d’offrandes
Les gens un peu plus instruits
Profitaient de la crédulité des plus démunis
On fabriquait beaucoup de contes
Pour que plus productive soit la tonte
Aujourd’hui après avoir été asséché
Le puits a été rebouché
Il n’y a plus personne pour s’y pencher
Ni à effaroucher
Comme les vieux les légendent meurent
Et beaucoup ne font plus peur
Bientôt il ne restera que des souvenirs
Qui mettront plus de temps à mourir.
Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur. .Salva
le diable au fond du puits.
Commentaires
Histoire marquante, frustration des croyances d'époque... Aujourd'hui d'autres légendes font peur, car encore certains essaient de les faire passer pour vérité quand tout le monde est paumé... Mais avec le poète, rien ne meurt car tout est écrit et tellement bien écrit :-)