L'aguicheuse
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Femme fatale
L’aguicheuse.
Une vraie mante religieuse
Que cette jolie allumeuse
Qui comme la baudroie
Nonchalamment
Laissait pendre son filament
Pour attirer sa proie
Elle guettait le garçon
Qui n’avait rien de la beauté d’apollon
Ni du physique d’Alain Delon
Et le piquait de son aiguillon
Elle avait de longs cheveux blonds
Qui lui descendaient jusqu'à la taille
Une certitude au regard insolent
Qui lui assurait de gagner la bataille
Beaucoup se laissaient prendre à ce leurre
Croyaient un instant au bonheur
Mais une fois le poisson Ferré
Comme dirait notre ami Léo
L’étau sur lui se resserrait
Elle recommençait le film en vidéo
Sa beauté naturelle
N’avait rien à envier à une aquarelle
Elle souriait à un pauvre garçon
Qui mordait aussitôt à l’hameçon
Elle n’avait nul besoin de prendre la pose
Pour que sur elle les regards se posent
Avec sa taille de guêpe
Elle aurait fait retourner
Tous les cœurs comme une crêpe
Et tous les corps auraient chaviré
Personne n’osait l’aborder
De peur de se faire remballer
C’est toujours elle qui faisait le premier pas
Vers le pauvre amoureux transi
Qu’elle avait choisi
Et qui servait d’appas
Mais aussitôt après la lueur d’espoir
Le pauvre était plongé dans le noir
De lui elle détournait son regard
Le laissant pauvre niais d’amour éperdu
Le visage hagard
Rempli de ses illusions perdues
La belle reine
L’avait entraîné dans l’arène
Et savourait la puissance de son pouvoir
Sans le moins du monde s’émouvoir
Sans se soucier de la détresse
De celui qui l’avait imaginé un moment
Les yeux noyés dans le firmament
Comme la plus jolie des maîtresses
La flamme d’une bougie qui s’éteint
Avant d être consumée
Sans avoir pu la consommer
Telle une pauvre illusion qui se perd dans le lointain
La mante avait déjà repéré une autre proie
qui pendant quelques instants se sentirait roi.
Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur. .Salva
L’aguicheuse.