Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le porteur d'eau.

Le porteur d’eau.

Dans un  domaine communal

Mon père louait un terrain

Pour en faire un jardin

Espérant améliorer le quotidien familial

 

Il louait aussi un peu le seigneur

Pour nous offrir une vie meilleure

Il voulait cultiver quelques légumes

A défaut de pouvoir faire pousser des agrumes

 

Mais on n’habitait pas sur place

Ni dans un palace

Saloperie de sa race

Sur la récolte il y avait menace

 

Le terrain n’étant pas clôturé

Rien n’était fracturé

On ne pouvait rien facturer

Des vols de récoltes prématurées

 

On implorait un ciel un peu trop bleu

Pour qu’il pleuve un peu

Pour faire pousser quelques poireaux

Il fallait transporter l’eau

 

Pas très pratique

Dans des bidons en plastique

Mon père en mobylette

Et moi à bicyclette

 

Pour récupérer quelques thunes

Pour sauver quelques légumes

D’une grande sécheresse

Qui sévissait avec allégresse

 

Et moi je charriai je charriai sans relâche

Ne charrions pas trop tout de même

Je ne me tuais pas à la tâche

Je ne tirais tout de même pas une trirème

 

Je n’avais pas la force de Tarzan

Je n’avais que dix ans

Et si tu ne me crois pas

Gare ta … tu connais la suite mon gars

 

Alors quand venait la saison de la récolte

Je comprends les gens qui se révoltent

De sinistres personnages indélicats

De nos légumes faisaient leur encas

 

Il y a toujours eu des gens malhonnêtes

Qui toute la journée se grattent les coucougnettes

El la nuit venue viennent vous voler vos courgettes

En s’amusant de vous voir porte l’eau à bicyclette

 

Entre l’eau qu’il fallait transporter

Et les gens qui venaient nous voler

Alors on a fini par se lasser

D’avoir la tête dans le guidon

 

On ne s’est plus déplacés

Et le terrain a été laissé à l’abandon

Il est resté quelques années en friche

Puis sur lui ont spéculés quelques riches

 

Un promoteur a mis une affiche

Il a racheté la friche

La terre n’étant plus meuble

Il voulait faire  un immeuble

 

Il y a construit un bâtiment

Le cresson a fait place au ciment

A cause d’une certaine paresse

Les espaces verts disparaissent.

 

Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur. .Salva

 

 

Les commentaires sont fermés.