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  • Un village meurt

    Un village meurt.

     

    C’est la fin de l’été

    Même la source se tait

    Le soleil a asséché ses méandres

    Et les maisons sont à vendre

     

    Le village a triste mine

    Et tombe en ruines

    Cela me chagrine

    De voir qu’il perd ses racines

     

    Il n’y a plus assez de travail

    Et les jeunes ne veulent plus

    Epoque révolue

    S’occuper du bétail

     

    Et le travail de la terre

    Leur est devenu trop dur

    Ils ont vu se voûter leur père et leur mère

    Sous la chaleur ou la froidure

     

    Ils sont attirés par la ville

    Le faste des plages de Deauville

    Et les belles voitures

    Tans pis pour l’agriculture

     

    Même au cimetière

    On n’entend plus les prières

    Et les croix sont penchées

    Et comme le clocher prêtes à tomber

      

    Sans aucune visite

    Lentement elles s’effritent

    Envahies par le lierre

    Qui reste leur seule barrière

     

    Quand sera parti le dernier sage

    Ce sera la fin du village

    Car plus personne ne se bat pour l’héritage

    Ni autre sorte de partage s’il n’y a la plage

     

    C’est un déchirement

    Que de voir toutes ces maisons à l’abandon

    Partout ce sera  le silence

    Quand le dernier vieux aura tiré sa révérence

     

    Quand le village sera complètement désert

    Et qu’on aura abandonné les dernières terres

    On  oubliera toutes les traces de misère

    De ces gens qui vivaient de la terre

     

    Les jeunes rêvent de voyages

    Qui se nourrissent de gasoil

    Ils  ne reviendront plus au village

    Où le soir on voyait encore les étoiles.

    Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur. .Salva

     

  • Jamais deux sans trois.

    Jamais deux sans trois.

     Il faut conjurer le mauvais sort

    Avant qu’il ne prenne de l’essor

    Refusons cette règle de trois

    Qui nous plonge dans l’effroi

     

    De ces feuilles qui jaunissent

    Et  lentement tombent

    De ces  vieux troncs qui se plissent

    Et dont les branches enjambent les catacombes

     

    Ces branches qui ont perdu de leur panache

    Sous le poids des ans se  détachent

    Et le seul moment

    Où on leur rend hommage

    C’est aux enterrements

    Quel dommage

     

    Trop vite les années passent

    Trop vite on se retrouve seul devant sa glace

    On sait que rien ne dure toujours

    Et qu’il faudra bien qu’un jour

    On cède sa place

    Malgré  tous les beaux discours

     

    C’est le cercle infernal

    Des soirées hivernales

    Des années qui s’emballent

    Dans une incontournable spirale

      

    Une terrible menace

    Que ces années qui passent

    Tout ce monde qui déserte le rivage

    Annonce un inévitable naufrage

     

    Même les rosiers sont en deuil

    On a mis des milliers de roses sur ton cercueil

    Elles resplendissent de beauté

    Mais on les a coupé triste réalité

    Mais c’est la fatalité

    En signe d’amitié et de postérité

     

    Pour embellir ton départ

    Vers un autre quelque part

    Ou peut être vers nulle part

    Dans la vie il y a tant de canulars

     

    Je voudrais qu’on se retrouve

    Dans d’autres circonstances

    Et qu’on étouffe les feux qui couvent

    Pour se remémorer les souvenirs d’enfance

     

    J’aimerais que plus personne ne tombe

    Qu’on arrête d’ouvrir et refermer des tombes

    Où même les plus ferventes prières

    Ne font pas pénétrer la lumière.

    Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur. .Salva