Le vieux banc

Les vieux du village.

Le vieux banc.

 

Il siège là sur la Grand-Place

Au milieu du village

C’est le lieu de rendez-vous

De gens d’un autre âge

 

Taillé dans un bois plutôt coriace

Il  a résisté à soleil et nuages

Avait  dû  en voir des dessous pleins d’audace   

Lorsqu’il n’était encore que branchage

 

Aujourd’hui ses branches sont mortes

Abattu pour son Viel âge

Il ne fait plus d’ombrage

Mais a refusé de servir de porte

 

C’est sur lui que viennent s'asseoir 

Chaque matin chaque soir

Les petits vieux du village

Qui refusent de vivre dans leur cage

 

Ils arrivent l’un après l’autre

Le dos courbé par les années

Le visage et les mains un peu décharnés

Fuyant l’église et ses patenôtres

 

Ils marchent le dos voûté  

Ils en ont traversé des chemins cailloutés

Et ont du plier l’échine

Devant les années de famine

  

Sur ce vieux banc de chêne

J’ai cru revoir mon grand-père

Un rescapé d’une guerre

Qui avait vu naître la haine

Et fait disparaître les graines

De toute valeur humaine

 

Mais ils sont toujours là

Ceux pour qui  bientôt sonnera le glas

La peau et les yeux un peu plissés

Par le soleil ou un âge avancé

 

Avec nostalgie ils racontent

Du lointain passé tous les contes

La peur de la mort qui les hante

Toutes les souffrances invalidantes

 

Puis le soir tombe sur des souvenirs

Qu’ils ont du mal à entretenir

Le froid commence à se faire sentir

Il leur faut rentrer on ne peut rajeunir

 

Alors tout le vieux clan

A regret quitte le banc

Les années ne font pas de cadeau

Envers ceux qui courbent le dos.

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