Handicap

Ils n'ont pas choisi

 

Ils n’ont pas choisi.

 

Qu’elle soit arrivée à la naissance

Ou due à un accident

C’est une blessure trop visible

Et parfois irréversible

Avec  besoin d’assistance

A l’entraide dépendant

 

Il n y a encore pas très  longtemps

Des parents se sentaient coupables

Pour les sortir au grand jour

Ils  étaient grelottants

Le regard des gens était palpable

Il y avait des biais  de contour

 

Aujourd’hui on parle de pédagogie

Confrontation de plusieurs analogies

On impose un vocabulaire nouveau

Diffusé par des « cerveaux »

 

Les mots qui blessent sont bannis

Des mots comme fou ou débile

Que l’on croyait indélébiles

Sont à l’agonie

 

On a changé d’époque

On organise des réunions

Chacun donne son opinion  

Dans des colloques parfois baroques

 

 Des termes nouveaux apparaissent

Mais ceux qui discutent en connaisseurs

Ne sont pas à la place

De celui ou celle dont on palabre

 

Que savent-ils vraiment de la détresse

De ceux dont le corps est devenu de marbre

Connaissent-ils un adoucisseur

Pour qu’ils ne fassent plus de grimaces

Pour qu’ils aiment se regarder dans la glace

Pour qu’un jour ils oublient leur carapace

 

Pour que des parents frustrés

Depuis le jour de la douloureuse naissance

Ou du triste accident

De leur descendant

Puissent  effacer d’un trait

Toutes les différences de cette errance

 

Du désir parfois  d’accueillir la mort

Comme une délivrance

Lorsque vient vous chercher l’ambulance

Avec tout espoir  abandonné

Pour avoir été regardé depuis des  années

Avec des yeux plein de pitié de réconfort

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