Tout le monde change

La vieillesse

Tout le monde change.

 

J’ai attrapé quelques cheveux blancs

Les gestes sont un peu plus lents

Quelques rides au coin des yeux

Je reste un peu plus souvent auprès du feu

 

J’ai revu quelques amis d’enfance

Que je n’avais pas vu depuis longtemps

Eloignés par la distance et le temps

Les gestes sont devenus hésitants

 

Si certains m’ont dit

Je ne sais si je dois y prêter crédit

Que je n’avais pas beaucoup changé

D’autres ne m’ont pas ménagé

 

Ils ne m’ont dit ne pas m’avoir reconnu

Rencontre d’inconnus dans la rue

Les années sont passées sur les corps

Certains en sont même morts

 

Alors pour ne pas oublié ce passé

Pour ne pas que tout soit effacé

J’écris des poèmes dans la langue de Verlaine

Où  je dis mille fois je vous aime

 

Pour dire qu’on a existé

Même si le temps les a emportés

Qu’il y a eu des amours

Ecrits sur du papier velours

Qu’il y a eu des amitiés

Qu’on ne peut l oublier

 

 

Des milliers de souvenirs

Qui  ne veulent pas mourir

Qui remontent à la jeunesse

D’un seul coup réapparaissent

 

Le temps qui passe nous change

On ne croit plus aux anges

Quand on prend un coup de vieux

On ne croit plus aux cieux

 

On a de plus en plus de mal à se baisser

De trouver quelqu'un à qui parler

Et pas mal de souvenirs

Ont du mal à revenir

 

La mémoire s’en va

S’enfouit sous les gravats

On lance encore quelque plaisanterie

Que par camaraderie

On fait semblant de comprendre

Les cheveux ne sont plus palissandre

 

Mais le moral n’y est plus

 On entend de plus en plus souvent

Porté  par le vent

Sonner l’angélus

Et enfoncé dans le divan

On surveille le cadran

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